Les dates de départ successives mentionnées sur les attestations varient énormément, de 15 jours en 15 jours, de six mois en six mois, de semaine en semaine. Elles ne sont jamais accompagnées d’une explication. Lorsque vous vous rendez à la police des étrangers pour obtenir un nouveau tampon, vous ne savez jamais de quelle durée sera le sursis. Une fois toutes les lignes de prolongations remplies, le fonctionnaire rajoute des dates dans la marge, autour de la photo, au verso. Lorsque l’attestation est définitivement recouverte de tampons, on vous la reprend. Et on vous donne une nouvelle feuille...

L’attestation nie leur union et ne reconnaît leur premier enfant qu’à la mère. Lorsque l’on vous reprend votre permis de demandeur d’asile, vous recevez cette attestation. Dernier petit bout de permis, dernière pièce de légitimité, dernier affront, dernier sursis. Pour 1 mois, 2, 3, 1 ans, 2ans, 3 ans, 4 ans? Yves parle d’apartheid de basse intensité, la création d’un monde d’individus de non-droit, de semi-existence, maintenus dans la violence de cette précarité.

4 enfants, seul le fils né en Suisse est reconnu par l’attestation, les autres sont inexistants. Alternativement de Yougoslavie ou de Serbie et Monténégro, effectivement quelle différence?