up and down and again and again and again

Le coucher de soleil à un côté kitsch et pittoresque que je trouve drôle et de plus il fait partie de l’imagerie populaire du beau.
Alors, comme j’ aime photographier au quotidien dans une attitude contemplative ou curieuse (ce que j’ai fait à plusieurs reprises dans des travaux antérieurs) j’ai décidé de photographier des couchers et des levers de soleil afin de créer une nouvelle imagerie de ces moments.

J’aime également travailler de façon méthodique en établissant une certaine contrainte c’est pourquoi j’ai mis en place un protocole rigoureux pour réaliser ces prises de vues.
A l’heure de l’éphéméride, je me tourne vers le levant et le couchant et photographie ce qui est là, à la hauteur de mes yeux. Je fais avec ce que j’ai où que je sois.
Peu importe que ce soit beau ou laid, c’est l’instant qui compte. Je rassemble des échantillons de moments.

Contrairement à toute attente il émane de ces images une certaine tristesse ou mélancolie qui est liée à ces moments de la journée et des images qui ne sont ni vivantes ni dynamiques.

Il y a un côté rituel, comme certains se tournent vers La Mecque pour prier je me tourne à l’est et à l’ouest et prends une photographie.
Comme chacun alors, je me trouve au moment de la prise de vue, soit face à de « vrais » coucher de soleil, soit chez moi (ou encore ailleurs).

Le format panoramique, format de prédilection de la photographie de coucher de soleil, par son horizontalité s’est imposé de lui-même.
Du fait des lieux où je me trouvais au moment de l’éphéméride, lieux parfois sans horizon, l’imagerie populaire est remise en question par la verticalité.

Nathalie Morisod